Plantes résistantes et symboliques à privilégier pour un cimetière #
Sélectionner des plantes vivaces adaptées à l’emplacement et au climat du cimetière #
La robustesse d’une plante détermine sa capacité à traverser les saisons sans interventions fréquentes. Les plantes vivaces, par leur résistance naturelle aux variations de température et à la sécheresse, se révèlent idéales pour végétaliser les sépultures. À Toulon, par exemple, les cimetières apprécient la lavande, une plante aromatique typique du bassin méditerranéen, reconnue pour sa résistance à la chaleur et aux terres pauvres ou caillouteuses.
- Lavandula angustifolia (lavande vraie) : Plébiscitée pour sa floraison parfumée de juin à août, elle tolère un sol sec et une exposition plein soleil, jusqu’à 38°C lors des étés 2023 selon le Ministère de la Transition écologique.
- Gauras (Gaura lindheimeri) : Origines texanes, adaptées aux épisodes de sécheresse et à la rocaille, elles prospèrent près de Marseille.
- Agapanthus africanus (agapanthe d’Afrique) : Résistante à la sécheresse estivale, cette plante, cultivée notamment dans les cimetières de Nice, illumine l’été grâce à ses inflorescences bleues.
- Lysimachia nummularia (lisimache rampante) : Idéale pour recouvrir le sol, elle limite la pousse des adventices sur les tombes familiales traditionnelles.
Le cotonéaster horizontalis, prisé dans les sépultures d’Île-de-France depuis les années 2000, fournit un feuillage persistant et un port couvrant efficace contre l’envahissement du liseron. Un choix méticuleux selon l’exposition (plein soleil ou mi-ombre) favorise leur installation pérenne.
La floraison saisonnière pour égayer et rythmer le souvenir #
Pour que la sépulture demeure attrayante en toute saison, il s’avère judicieux de diversifier les plantations en fonction de leur période de floraison. Un renouvellement coloré à chaque visite participe à l’entretien du souvenir, tout en réduisant l’effet de lassitude visuelle liée aux plantations monospécifiques.
- Viola cornuta (pensée cornue) : En Nord-Pas-de-Calais, la pensée constitue la vivace star du printemps pour ses nuances variées (jaune, violet, bleu) et sa résistance au gel jusqu’à -8°C.
- Primula vulgaris (primevère) : Plantée massivement sur les concessions du cimetière du Père-Lachaise à Paris chaque mars, elle offre une note tendre en début de saison, tout en tolérant gelées et épisodes humides.
- Pelargonium (géranium zonal) : Depuis 2010, la Ville de Lyon encourage sa plantation sur les tombes familiales pour sa floraison continue d’avril à octobre et sa capacité à se passer d’arrosage sur plus de 10 jours.
- Aster novae-angliae : L’aster d’automne, aux reflets mauves et blancs, dynamise les mois frisquets sur le plateau de Langres (Haute-Marne).
- Chrysanthemum indicum (chrysanthème) : Fleur symbole de la Toussaint en France, cultivée par Terre de Fleurs, coopérative horticole à Orléans, ce végétal offre des floraisons intenses d’octobre à décembre avec une résistance au gel.
L’association de ces vivaces garantit un tapis végétal coloré tout au long de l’année, tout en réduisant les interventions nécessaires.
L’importance de l’entretien minimal pour les plantations de cimetière #
Les rythmes de vie actuels conduisent souvent à espacer les passages au cimetière, en particulier pour les familles expatriées ou dispersées. L’arrosage modéré et la sélection de plantes peu exigeantes constituent alors des critères de choix essentiels. En Bretagne, le skimmia japonica s’illustre depuis 2019 comme l’un des arbustes les moins gourmands en soins, tout en conservant une apparence soignée, même en hiver.
- Utiliser un paillage minéral ou végétal (pouzzolane, écorce de pin) conserve l’humidité et réduit les arrosages dans plus de 40% des concessions de la région PACA selon FranceAgriMer, 2022.
- Kalanchoé blossfeldiana : Cette succulente écologique s’est imposée depuis 2021 à Strasbourg pour sa floraison en petites grappes et sa faible demande hydrique.
- Dipladenia sanderi : Recommandée par les fleuristes de Nice pour l’été, elle résiste à des températures supérieures à 32°C, nécessitant moins d’eau que le classique pétunia.
Le recours à des services professionnels, tel celui de Monumental Services, expert en entretien de tombes depuis 2014, permet un suivi ponctuel du fleurissement, incluant arrosage, désherbage et renouvellement des compositions florales. Cette alternative bénéficie notamment aux familles éloignées géographiquement ou à mobilité réduite.
Arbustes et plantes à feuilles persistantes pour un hommage durable #
Les plantations aux feuillages persistants véhiculent le symbolisme de la mémoire qui perdure au fil des années. Les buis (Buxus sempervirens) et cotonéasters (Cotoneaster horizontalis) confèrent une structure stable et élégante à tout monument funéraire de Loir-et-Cher ou du Var.
- Buxus sempervirens (buis) : Son port compact lui permet de border harmonieusement les chapelles funéraires depuis son introduction massive dans les cimetières normands au XIXe siècle.
- Gaultheria procumbens (gaulthérie couchée) : Réputée pour ses baies rouges éclatantes visibles dès novembre, elle symbolise le renouvellement du souvenir en période hivernale.
- Skimmia japonica : Développé dans les cimetières d’Île-de-France dès 2017 pour son feuillage lustré et la durabilité de ses inflorescences rouges durant le gel.
- Camelia japonica (camélia du Japon) : Son feuillage épais et brillant, associé à une floraison précoce (février-mars), orne les sépultures de Nantes depuis les années 1950, tout en tolérant les sols légèrement acides.
- Lilas (Syringa vulgaris) : Apprécié dans le Jardin du Souvenir du cimetière du Montparnasse, cet arbuste déploie de larges panicules parfumés tout en supportant la rigueur des hivers parisiens.
Ces espèces, généralement épargnées par les maladies, assurent une présence végétale continue et structurent visuellement l’espace funéraire quelles que soient les variations climatiques.
Préparer la terre et optimiser l’espace végétal sur la tombe #
La réussite d’un aménagement floral repose sur une préparation soignée de la parcelle funéraire. La qualité du substrat conditionne la longévité des plantations. Dans les cimetières du Grand Est, la plupart des entreprises de paysagisme funéraire préconisent un désherbage méticuleux suivi d’un aérage léger du sol tous les printemps, ce qui accroît la résistance des racines et favorise la reprise des végétaux.
- Élimination des adventices manuelle ou à l’aide d’une binette à lame fine, afin de ne pas endommager les racines superficielles des vivaces.
- Amendement du sol par apport de compost mûr ou de terreau horticole enrichi, particulièrement dans les zones calcaires (Languedoc).
- En Pays de la Loire, les familles favorisent depuis 2022 les jardinières surélevées en granit ou pierre reconstituée pour pallier l’étroitesse des concessions individuelles et éviter la stagnation de l’eau, responsable de 85% des pertes de vivaces selon FNAM. Les résultats sont probants : taux de reprise supérieur à 92% à 1 an.
Pour les espaces très réduits, l’association compacte de mini-cyclamens, heuchères et ficoïdes forme un ensemble harmonieux, limitant l’entretien à deux interventions annuelles.
Considérations esthétiques et symboliques dans le choix des végétaux #
L’esthétique ne saurait être dissociée de la dimension symbolique des plantations choisies. Chaque espèce insuffle une signification particulière à la mémoire du défunt, permettant d’exprimer par les fleurs ce qui ne peut l’être par les mots.
- Calluna vulgaris (bruyère commune) : Incarnant la protection, elle est la plante la plus souvent associée aux sépultures de Saint-Malo depuis 2008.
- Pelargonium x hortorum (géranium zonal) : Considéré comme la figure vivante de l’estime et du respect, emblématique des hommages familiaux dans l’est de la France.
- Helichrysum italicum (immortelle d’Italie) : Plante aux reflets argentés, cultivée à grande échelle en Corse, elle symbolise le souvenir inaltérable et la mémoire éternelle.
- Joubarbe (Sempervivum tectorum) : Sa capacité à se régénérer de clayette en clayette incarne la résilience à travers les épreuves, plantée sur les tombes de Verdun depuis la Première Guerre mondiale.
- Dans le carré des enfants du cimetière de Bagneux, la multiplication de rosiers miniatures traduit la douceur et la délicatesse du souvenir filial.
Harmoniser feuillages persistants, floraisons échelonnées et plantes à valeur symbolique aboutit à un espace mémoriel unique, alliant respect de la tradition, personnalisation et minimalisme d’entretien. Cette démarche contribue selon moi à une valorisation authentique de l’hommage, loin de la standardisation qu’imposent parfois les marchés funéraires classiques.
Plan de l'article
- Plantes résistantes et symboliques à privilégier pour un cimetière
- Sélectionner des plantes vivaces adaptées à l’emplacement et au climat du cimetière
- La floraison saisonnière pour égayer et rythmer le souvenir
- L’importance de l’entretien minimal pour les plantations de cimetière
- Arbustes et plantes à feuilles persistantes pour un hommage durable
- Préparer la terre et optimiser l’espace végétal sur la tombe
- Considérations esthétiques et symboliques dans le choix des végétaux